PIANOS ESTHER

La plus ancienne maison de pianos de Wallonie

 


Carl Rönisch

Manufacture de pianos fondée à Dresde en 1845




Intéressé par la fabrication des pianos Carl Rönisch ? Contactez-nous !
Nous travaillons depuis des lustres avec les fabrications Carl Rönisch.




Parmi les plus grandes manufactures de pianos, Carl Rönisch occupe une place particulière : voici une firme qui plus que d'autres va refléter le cours du monde de 1820 à nos jours. Au commencement, c'est la Saxe du XIXème siècle en pleine effervescence culturelle et industrielle, puis c'est l'apogée des années 1900-1930 entrecoupée par la guerre de 1914-18, puis les affres du IIIème Reich et la destruction de Dresde par l'aviation anglo-américaine. Succèdent la reconstruction d'après-guerre et les années grises de l'Allemagne de l'Est qui se terminent avec la réunification allemande en 1990 sous les couleurs de la renaissance et de la survie de la vieille firme.

Au commencement de l'histoire de Rönisch, il y a la créativité d'un artisan, formé à différentes sources de la facture du piano, qui fournit les bases d'une aventure industrielle digne d'un roman. Ensuite, la présence et le potentiel de toute une armée de facteurs de pianos vont concourir à l'expansion d'un secteur, à son âge d'or, à son maintien contre vents et marées, à sa renaissance, à sa survie, et aujourd'hui à son avenir face à la mondialisation.




Carl Rönisch


Le 28 novembre 1814, Carl Rönisch naît à Goldberg près de Liegnitz en Silésie. Passionné de mécanique et de ces nouveaux instruments que sont les pianos, il suit un parcours d'apprentissage qui le mène à Naumburg sur la Saale, à Vienne et à Löbau en Saxe en 1843 où il rencontre sans doute les précurseurs de la fabrique August Förster.

En 1845, il ouvre un atelier à Dresde où il débute la fabrication de ses propres instruments. Il recherche la belle sonorité, soutenue par une construction stable et durable du piano. Le son Rönisch naît : ses recherches sur la courbure et l'élasticité de la table d'harmonie permettent un équilibre judicieux dans toutes les amplitudes du son. C'est aussi le 1er octobre 1845 qu'a lieu dans la même ville de Dresde la création de Tannhäuser de Richard Wagner.

Dans les années qui suivent, il invente le cadre en fonte de fer complet à cinq brides qui recouvre l'entièreté du sommier. Ce cadre est utilisé systématiquement aujourd'hui dans les pianos à queue et dans la plupart des très grands pianos droits.




Vue actuelle d'un cadre en fonte à cinq brides de marque Carl Rönisch.


L'empire allemand a intégré la Saxe en 1871. Bismarck met en œuvre la politique du Kulturkampf. L'expansion industrielle est remarquable et va de pair avec le développement d'un puissant parti socialiste. Le développement de Rönisch sur la fin du XIXème siècle se réalise dans ce contexte.

1873 marque un grand tournant pour l'entreprise Rönisch : une nouvelle fabrique est érigée à Dresde-Neustadt. La production ne cesse de se développer et atteint 3000 pianos par an en dehors de diverses collaborations régionales, parfois importantes comme avec Oscar Gerbstädt à Zeitz. L'entreprise devient fournisseur du Royaume de Saxe, de la cour des Royaumes unis de Norvège et de Suède et de l'Empire austro-hongrois.




Vue de la fabrique Carl Rönisch à Dresde.
On remarque l'enseigne Fabrique royale de la Cour de Saxe de C. Rönisch.
Extrait de Die Groß-Industrie des Königreichs Sachsen in Wort und Bild: eine Ehrengabe für Se. Majestät König Albert von Sachsen, Leipzig, 1892.
Collection Carl Esther.


Les pianos Carl Rönisch s'en vont aussi à la conquête du monde. Ainsi vers l'Australie où un merveilleux piano à queue, le n°8461, est présenté à l'Exposition internationale de Melbourne en 1880. Au pays des kangourous et des koalas, la distribution des pianos est assurée par des agences exclusives telles que Nicholson & Co. et Carnegie & Sons (voir le piano et le catalogue ci-dessous).




Piano à queue Carl Rönisch présenté à l'Exposition universelle de Melbourne en 1880.




 


Couverture du catalogue Carl Rönisch - Dresden et modèles de pianos droits et à queue Carl Rönisch, c. 1895.
Ce catalogue imprimé par C.G. Röder à Leipzig était destiné au marché australien.
Collection Carl Esther.


Carl Rönisch décède en 1894. Il ne vivra pas la création en 1898, par ses deux fils Albert et Hermann, de la filiale Rönisch à Saint-Pétersbourg qui ouvre le marché russe avec plus de 1000 instruments produits sur place par an et qui permet à Rönisch, encore aujourd'hui, d'être renommé au-delà de la Vistule.




Encart publicitaire, 1899.



En-tête de lettre de la fabrique de pianos Carl Rönisch, 1906.
Collection Carl Esther.



Décalcomanie apposée sur la table d'harmonie des pianos Rönisch fabriqués à Saint-Pétersbourg (Russie).




Décalcomanie apposée sur la table d'harmonie d'un piano Carl Rönisch de Dresde.


De nombreux compositeurs et virtuoses du piano célèbrent les pianos Rönisch tels Isaac Albéniz, Edvard Grieg, Giacomo Puccini, Anton Rubinstein et Richard Strauss, Hans von Bülow et Serge Rachmaninov qui composa ses œuvres sur le piano à queue Rönisch n°59 183 jusqu'à son départ de Russie en 1917. Rönisch ne cesse d'étendre son réseau de distribution. Ainsi, comme dans d'autres villes d'Europe, Rönisch est présent au centre de Liège, en plein Vinâve d'Île près de la cathédrale Saint-Paul.




Piano à queue Rönisch fabriqué spécialement pour Isaac Albéniz qu'il a utilisé au cours des dernières années de sa vie, c. 1905.
Museu de la Música, Barcelone.



Vue de la maison Frambach dépositaire des pianos Carl Rönisch au centre de Liège, c. 1875.
Collection Carl Esther.


En 1902, une collaboration d'exception débute avec l'entreprise leipzigeoise Ludwig Hupfeld qui est la plus grande usine d'Europe d'instruments musicaux automatiques, d'orgues de salle, de phonola (pianos pneumatiques à rouleaux perforés...) La fabrique Carl Rönisch de Dresde fournit les pianos droits et pianos à queue qu'Hupfeld dote d'instruments pneumatiques. Les noms Hupfeld et Rönisch se trouvent réunis sur des milliers de pianos.




En-tête de lettre de la fabrique Ludwig Hupfeld Musikwerke, 1902.
Collection Carl Esther.








Vues des ateliers de la fabrique de Ludwig Hupfeld A. G., c. 1905.



Marque coulée dans le cadre en fonte d'un piano droit Carl Rönisch, anno 1907.



Marque coulée dans le cadre en fonte d'un piano droit Carl Rönisch, anno 1907.
On remarque à gauche les armoiries du Royaume de Saxe, au centre celles de l'Empire russe et à droite celles des Royaumes unis de Suède et de Norvège


En 1918, la société Ludwig Hupfeld A.-G. prend le contrôle de Rönisch qui fabrique alors 3000 pianos par an avec près de 400 employés. Les pianos Rönisch se retrouvent partout en Europe et dans le monde entier : Amérique du Sud, Japon, Afrique du Sud, Australie, colonies britanniques... Ludwig Hupfeld A.-G. achète en 1920 la fabrique de pianos A. H. Grunert de Johanngeorgenstadt (2000 pianos par an) et en 1924 la fabrique de pianos G. Steck de Gotha (6000 pianos par an).




Encart publicitaire, 1924.



Les implantations du groupe Ludwig Hupfeld A.-G. : A. H. Grunert à Johanngeorgenstadt, Hupfeld-Gotha à Gotha,
Carl Rönisch à Dresde et Hupfeld à Böhlitz-Ehrenberg, 1925.


En 1926, Ludwig Hupfeld A.-G. fusionne avec la fabrique de pianos Gebr. Zimmermann de Seifhennersdorf (près de Leipzig). La nouvelle société — Leipziger Pianoforte- und Phonola-Fabriken Hupfeld-Gebr. Zimmermann AG — est alors le plus gros fabricant de pianos en Europe avec plus de 20000 pianos fabriqués par an.



  
Encarts publicitaires, 1927 et 1928.



Fabriques et bâtiments administratifs du groupe Hupfeld-Rönisch-Zimmermann. 2300 personnes y travaillent et plus de 200000 instruments y ont été fabriqués en 1930.
Trois logotypes : en haut, Carl Rönisch à Dresde | en bas à gauche, Gebr. Zimmermann à Seifhennersdorf (Leipzig) | en bas à droite, Hupfeld à Böhlitz-Ehrenberg (Leipzig).
Carte postale, 1930 - Collection Carl Esther.


Le ciel s'assombrit avec l'avènement du IIIème Reich. Le 30 janvier 1933, Hitler prend le pouvoir et pour Rönisch les difficultés s'accumulent. La guerre de 1940-45 se termine par une catastrophe : l'aviation anglo-américaine dévaste la ville de Dresde, cité culturelle remplie de réfugiés civils sans aucune défense aérienne. Les bombes et les flammes engloutissent la fabrique Rönisch de Dresde dont il ne restera rien.




La Ville de Dresde anéantie par les bombardements anglo-américains.


Après la guerre, le redressement est lent et difficile. La Saxe est sous le contrôle de l'armée soviétique. La production des pianos Rönisch est transférée à Leipzig où les installations ont été épargnées. En 1948, les ouvriers du secteur du piano exposent à la Leipziger Messe un premier piano droit Rönisch d'après-guerre. En 1949, l'usine est nationalisée sous le nom de V.E.B. Leipziger Pianofortefabrik. Sous le régime de la Deutsche Demokratische Republik (Allemagne de l'Est), c'est le renouveau de la production. 2000 instruments sont fabriqués en 1960, près de 4500 par an dès 1964. En 1985, l'ensemble de la VEB Deutsche Piano-Union Leipzig produit près de 21000 pianos et est le plus grand fabricant européen. L'usine mère de Böhlitz-Ehrenberg, cœur de Rönisch, produit à elle seule plus de 8000 instruments par an.





 
Couverture et modèles de pianos Rönisch extraits d'un catalogue de la V.E.B. Leipziger Pianofortefabrik, 1959.
Collection Carl Esther.



  
Photographies réalisées en 1974 pour la V.E.B. Leipziger Pianofortefabrik (marque Hupfeld)
par Friedrich Weimer à la Leipziger Herbstmesse (Foire internationale de Leipzig).
Collection Carl Esther.



  
Feuillets publicitaires de la V.E.B. Leipziger Pianofortefabrik (marque Rönisch), 1974.
Collection Carl Esther.


9 novembre 1989, le mur s'ouvre et l'Allemagne prépare sa réunification (1990). La Deutsche Piano Union est démantelée. La maison-mère, l'usine de Leipzig, redevient la Leipziger Pianoforte Fabrik et, dès 1994, Rönisch s'inscrit à nouveau dans les plus nobles fabrications de pianos allemands. Qualité et perfection se poursuivent dans les collaborations avec Carl A. Pfeiffer de Stuttgart, August Förster et Blüthner. De 1845 à 2009, plus de 215 000 pianos auront été fabriqués par Rönisch.




La fabrique historique de Böhlitz-Ehrenberg avec les enseignes RÖNISCH et HUPFELD.


De l'an 2000 à aujourd'hui :

La Erfolgsgeschichte - success story - se poursuit. Le nouveau millénaire voit la manufacture de pianos Rönisch développer des concepts innovants. Mais, en 2008, la crise économique frappe durement la branche de la facture du piano en Allemagne. Les capacités de production ne peuvent plus être utilisées à plein rendement. Un an plus tard, l'association avec Blüthner (Julius Blüthner Pianoforte-fabrik GmbH), l'autre prestigieux facteur de pianos de Leipzig, est accomplie. Il s'ensuit la construction d'une toute nouvelle fabrique de pianos Rönisch (Carl Rönisch Pianofortemanufaktur GmbH) et le déménagement depuis les bâtiments historiques du groupe Rönisch/Hupfeld vers la fabrique agrandie de Blüthner à Größpösna près de Leipzig.




 
Couverture du catalogue Rönisch - Design Collection et Rönisch mod. Blue Rhapsody 123 KDS, Leipzig, 2003.





Dès 2010, les structures d'organisation et de production communes sont parachevées pour optimaliser les synergies. Blüthner et Rönisch produisent dans la plus pure tradition des pianos certifiés made in Germany de la plus haute qualité. Pour vérifier quels sont les pianos réellement fabriqués en Allemagne : cliquez ici.



La nouvelle fabrique des pianos Carl Rönisch.



Les pianos Carl Rönisch ont été nouvellement redessinés autour de 3 modèles de pianos droits et de 3 modèles de pianos à queue. Cette belle palette de 6 modèles (118, 125, 132, 175, 186, 210) est proposée au total dans 118 variations de finition. Ainsi Rönisch, l'un des plus anciens facteurs de pianos en Europe - fondé en 1845 - poursuit sa prestigieuse histoire sous la triple garantie de la renommée, de la tradition et de l'excellence. Et tout cela aujourd'hui sous l'aile de la prestigieuse manufacture Blüthner de Leipzig en Allemagne.


 

 


  


La revue française Pianiste a mis en évidence le Rönisch 125 K de belle façon : puissance conséquente dans tous les registres ; très bonne aptitude dynamique ; couleur sonore riche. Avec la mention supplémentaire : voilà un piano qui peut chanter ! Que demander de plus... sinon le prix : contactez-nous.




Extrait de la revue Pianiste.



© 2004- Pianos Esther - Tous droits réservés.