PIANOS ESTHER

La plus ancienne maison de pianos de Wallonie

 


Günther

Manufacture de pianos fondée à Bruxelles en 1845



Chemin de clavier J. Günther, vers 1895.
Collection Carl Esther.


Originaire de Franconie, Jacques-Nicolas Günther ouvre en 1845 un atelier à Bruxelles. Le succès est là et la réputation suit avec l'exportation de pianos au Chili et l'obtention d'une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris de 1867. François-Joseph Fétis en parle en ces termes : "M. Günther, de Bruxelles, intelligent et habile fabricant de pianos, a fait aussi une heureuse application du système des cordes croisées, non dans le grand piano, mais dans les pianos dits obliques. Ses dispositions ne sont pas celles de MM. Steinway, dans les pianos de même espèce ; son éventail est plus ouvert, parce qu'il donne à sa table d'harmonie plus de largeur. L'écartement des cordes favorise le développement des vibrations, et la sonorité des instruments construits par ce facteur a une puissance qui surpasse celle des meilleurs pianos obliques de l'ancien système."




Première médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris 1867.
Piano droit J. Günther n°3548 (1876).
Décalcomanie sur la table d'harmonie.
Collection Pianos Esther.


Günther accumule les distinctions internationales : à l'Exposition universelle de Paris de 1878 (médaille d'argent avec distinction), à l'Exposition universelle de Sydney de 1879 (médaille de 1ère classe), à l'Exposition internationale d'Amsterdam de 1883, etc. Il est hors concours à l'Exposition universelle de Liège de 1905. La firme bruxelloise multiplie les innovations parmi lesquelles le piano à queue symétrique (1910, le couvercle s'ouvrant à gauche ou à droite). La maison Günther prend la première place en Belgique. Les pianos à queue entrent au Conservatoire de Bruxelles, de Liège, d'Anvers, etc.




Carte de la manufacture de pianos et harmoniums J. Günther, c. 1890.



Papier d'adresse du piano J. Günther n°4652 (1881) collé sur le sommier.
Collection Pianos Esther.



Coupe des parties boisées supérieures du même piano droit J. Günther n°4652 (1881).
Collection Pianos Esther.


Autour de 1900, la production de J. Günther se développe. Les modèles vont progressivement s'aligner sur les critères modernes de la conception des pianos. Günther va abandonner la mécanique dite à baïonnettes. Le cadre en fonte complet va être coulé d'une seule pièce. La fabrique est installée à Bruxelles rue du Fort, 33 dans un ensemble de bâtiments qui existe encore aujourd'hui et qui est utilisé par le centre culturel Pianofabriek dont le nom rappelle l'utilisation d'origine des lieux.




Griffon décorant le cadre en fonte d'un piano à queue Gunther, vers 1900.



Plaque de renforcement en fonte du piano Günther n°12237 (1899).


 
Médaillon estampé et papier d'adresse du piano Günther n°12237 (1899).
Photos collection Carl Esther.



Barrage du piano Günther n°12237 (1899).


 
Ecusson armorié et plaque de renforcement en fonte mentionnant l'Exposition universelle de Liège 1905 du piano J. Günther n°17032 (1913).
Photos collection Carl Esther.



Poignée en alliage de cuivre du piano Günther n°12237 (1899).


En 1921, la maison de pianos Gunther passe aux mains de Louis Anthonis qui en était le directeur technique depuis 1901. Quelques instruments sont réalisés avec des meubles de très bonne qualité dans les styles Louis XVI, Art nouveau au encore Art déco. Dans les années 1920, la fabrication Gunther atteind sa meilleure qualité : beau placage de palissandre, bel ivoire, sonorité chaude et claire.



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Piano Gunther n°23396 (anno 1928) en bois de placage de palissandre et vue de son barrage en triangulation et de sa table d'harmonie.
Photos collection Carl Esther.



Barre de dièse avec la marque J. Gunther Bruxelles du même piano n°23396.
Photo collection Carl Esther.


 
Marque de fabrique coulée dans le cadre en fonte avec le numéro de série.
Photos collection Carl Esther.



En-tête de facture Odéola, 1929.
La firme Günther représenta les systèmes de pianos pneumatiques Odéola à son adresse de la rue Thérésienne à Bruxelles.
Collection Carl Esther.


La maison Gunther produisit aussi des pianos à queue de qualité. Leur renommée était établie à preuve que Léon Fleischer, jeune lauréat du Concours Reine Elisabeth (1952), joue à Liège, le 4 mai 1954, sur un piano à queue Gunther fourni par la maison Massart dans la salle du conservatoire royal de musique de Liège.




Programme du concert Léon Fleischer à Liège, 1954.
Collection Carl Esther.


     
Devantures de la Maison Van Hoeck / Van der Elst succ. Van Hoeck / Van der Elst (située au n° 76 rue de Brabant à Bruxelles).
Les photographies présentent la même bâtisse ; la devanture, à droite, a été modernisée vers 1930.
Carte Postale, s.d. / Photographie extraite de la brochure Blüthner 1853-1953.
Collection Carl Esther.


En 1953, les frères Vanderelst deviennent les propriétaires de la firme de pianos bruxelloise. Mais ils n'adaptent pas Günther aux nouvelles conditions économiques de l'après-guerre. Etouffé par la préférence que les Vanderelst donnent à l'importation de pianos d'Extrême-Orient au dépend de la fabrication belge, Gunther arrive à la fin de son aventure. La production cesse complètement au début des années 1960. La marque Gunther apparaîtra encore en fausse marque appliquée sur des pianos d'origine anglaise et chinoise...

Depuis sa fondation, Gunther aura fabriqué une trentaine de milliers de pianos dont la moitié de 1900 à 1932.




Le centre culturel Pianofabriek rue du Fort, 33 à Bruxelles est actuellement installé dans les bâtiments où furent fabriqués les pianos Gunther
jusque dans les années 1950 avant de servir d'entrepôt pour la maison Van der Elst qui avait pris la succession des pianos Gunther.
Photo extraite du site www.irismonument.be.



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